Biographie de Robert Benchley
Comme c'est souvent le cas avec les humoristes, la vie de Robert Benchley (1889-1945) ne fut pas un long fleuve tranquille, ni même joyeux. Il connut ses premières difficultés à l'université d'Harvard malgré le talent précoce qu'il manifesta en collaborant au Harvard Lampoon. Le diplôme était l'indispensable sésame pour la carrière de journaliste qu'il envisageait ; on ne l'accorda à ce pince-sans-rire qui se moquait des autorités qu'avec réticence et tardivement. Ses premiers galons, il les obtint en qualité de critique dramatique à Vanity Fair, où il succéda à P. G. Wodehouse. Plus tard, son chemin croisa celui des habitués du célèbre Round Table de l'hôtel Algonquin, où siégeaient notamment Dorothy Parker - qui devint l'une de ses grandes amies - et James Thurber. Ils l'introduisirent au New Yorker, où ses billets d'humeur et d'humour auraient dû faire merveille. Mais on lui reprocha son dilettantisme et ses fréquents retards (il s'excusa un jour en disant qu'il avait été retardé par un troupeau d'éléphants dans la 44` Rue !). C'est que Benchley fut un être multidimensionnel qui mena, en parallèle à son activité d'écrivain, celle de scénariste et même d'acteur. Ainsi peut-on l'apercevoir dans Ma femme est une sorcière de René Clair et dans Correspondant 17 d'Alfred Hitchcock. Il connut aussi une certaine célébrité avec ses courts métrages, dont le plus fameux reste How to Sleep? (Comment dormir ?). Ce pionnier de l'humour " nonsense " continue plus d'un demi-siècle après sa disparition prématurée à faire la joie des spécialistes.