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L'auteur a enquêté sur les réseaux et connivences, en Amérique latine, en France et à Rome, du très progressiste CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement), ouvertement et officiellement alimenté par des quêtes, dans les paroisses, sous le patronage de l'épiscopat, au nom de la charité chrétienne, et au profit d'un engagement idéologique tout à fait militant. Les faits - il faut parfois se pincer pour y croire, même si on da plus aucune illusion sur une certaine Eglise - rapportés là montrent qu'on est loin, très loin, d'en avoir fini avec l'alliance contre nature de la religion catholique et de la Révolution.
Mon intention initiale n'était pas d'écrire un livre mais de présenter à quelques amis les conclusions d'une brève enquête sur la résurgence de la théologie de la libération à travers les textes et les faits incontestables dont j'avais connaissance. A ma grande surprise la matière est devenue si abondante et si complexe que s'en tenir à la simple évocation, même détaillée, d'un phénomène local, voire national, ne rendait pas compte d'une entreprise intercontinentale.
En fait, en ce début du XXIe siècle, un simple récit ne pouvait suffire à expliquer une page d'histoire de l'Eglise. Car il s'agit bien d'un événement majeur. Les faits que nous allons rapporter sont l'ultime avatar de la démocratie religieuse initiée par Marc Sangnier au début du XXe siècle. L'alliance contre nature de la religion catholique et de la Révolution trouve ici son aboutissement. L'idéologie d'une myriade d'ONG, d'associations et de collectifs en tout genre, a pénétré jusqu'au coeur de la structure de l'Eglise catholique en France et elle en a dénaturé l'élément constitutif essentiel qui est l'amour du prochain en lui substituant la construction d'un Nouvel Ordre Mondial utopique dans lequel se résoudraient les contradictions du capitalisme libéral source de tous les maux et injustices de la planète.