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Christianèpoulos (il s'agit là d'un pseudonyme) est apparu en 1950, à moins de vingt ans, avec un recueil d'une étonnante maturité. L'auteur du Temps des vaches maigres a visiblement lu Cavàfis, mais il a déjà une voix personnelle, assurée, d'une rare séduction. Il est déjà là tout entier, dans ce lyrisme amoureux et cette amertume, ce goût de la confession et de la provocation - même si l'auteur se cache encore derrière des personnages bibliques ou antiques.
Dans les recueils suivants, il apparaît sans masque, avouant son homosexualité, décrivant les tourments de l'âme et du corps, avec une violente sincérité. L'hypocrisie et l'intolérance de la société étouffante d'alors sont attaquées avec rage et courage dans des poèmes sans cesse plus courts, concentrés de douleur, qui s'impriment en nous comme un ongle griffant la peau. Le poète Christianàpoulos cessera pratiquement d'écrire à quarante ans.