La supériorité du vote est de nos jours proclamée par toutes les charges constitutionnelles. Mieux : elle est célébrée comme un modèle universel...
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La supériorité du vote est de nos jours proclamée par toutes les charges constitutionnelles. Mieux : elle est célébrée comme un modèle universel d'accès au bien commun. Mais que savons-nous au juste de cette procédure de désignation ? D'où vient-elle et comment s'est-elle imposée ? Pourquoi la lutte politique a-t-elle pris la forme qu'on lui connaît, celle d'une compétition entre des structures spécialisées dans la conquête et la conservation des mandats ? Quels sont les fondements de cette " démocratie électorale " ? Quels sont les instruments, les procédures, les savoir-faire qui concrètement la rendent possible ? En quoi le bulletin de vote peut-il être tenu pour le verdict d'une opinion ? Où en est la " science " électorale en cette fin de siècle ? Voilà quelques-unes des interrogations auxquelles invite cet ouvrage. Alors que les sirènes du temps inciteraient plutôt à psalmodier, par exemple que " La démocratie, c'est l'élection plus les partis "comme on disait autrefois " Le communisme, c'est l'électricité plus les soviets ", un pari est ici relevé : restituer à l'acte du vote toute sa richesse historique et politique. Traverser l'espace et le temps pour rendre compte des multiples expériences que ce rite politique a abritées, depuis la Grèce ou la Rome antiques jusqu'aux campagnes " high tech " des récentes élections présidentielles américaines. Une manière de faire mieux connaissance avec une institution devenue à ce point familière qu'elle nous paraît souvent invisible : l'institution électorale.
Olivier Ihl est professeur de science politique à l'Institut d'Etudes Politiques de Grenoble, chercheur au C.I.D.S.P. et chercheur associé au C.R.P. Sorbonne.