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" Finished, it's finished, nearly finished, it must be nearly finished. " Cette phrase d'ouverture d'Endgame illustre bien tout le paradoxe de la pièce, et du théâtre beckettien en général Simulacre de fin, prétexte à une parole qui s'enchevêtre dans sa propre élaboration, spectacle réglé au millimètre par des didascalies aussi envahissantes qu'improbables, l'univers de l'ensemble de Fin de partie est celui d'un monde où plus aucune illusion n'est possible, plus aucune parole n'est plausible.
L'expérience du plateau et les enjeux de mise en scène portés par le texte constituent le premier repère central dans le parcours que la pièce impose ses lecteurs, ses spectateurs et ses critiques. La manière dont Fin de partie devint Endgame, dans une traduction assurée par Beckett lui-même, et les choix imposés à la fois par les spécificités des deux langues et par les visées d'un texte de nature avant tout théâtrale constituent le second versant d'étude et d'analyse privilégié par le présent ouvrage, qui mêle donc les analyses universitaires de spécialistes de Beckett et de sa mise en scène, les témoignages et commentaires des metteurs en scène européens et américains et les études des processus d'auto-traduction dans le passage du français à l'anglais, avec l'émergence de référents spécifiquement anglophones, afin de permettre aux étudiants de l'agrégation d'anglais d'aborder la pièce dans toute sa richesse.