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Depuis la seconde moitié du XXème siècle, au coeur du roman généalogique et du récit de filiation, l'archive familiale a un statut de trace, de marqueur d'historicité, renvoyant à un héritage mis en scène et interrogé. Elle donne à lire une relation mémorielle particulière, entre aveu et secret. "Archives familiales" ? Voudra-t-on dire archives que les écrivains ont eu en main, celles qui leur ont été transmises ou qu'ils ont eux-mêmes découvertes ? Se contentera-t-on uniquement de celles intégrées dans les oeuvres, mais quid inversement de celles sciemment laissées de côté? Ne serait-il pas aussi possible de retrouver une archive familiale que les écrivains ne connaissaient pas, mais alors quel statut lui accorder ? Ne pourrait-on ici envisager une archive absente, qui vienne travailler l'oeuvre à l'insu de l'auteur ? N'est-ce pas alors accepter d'appréhender toute l'ampleur de la question en passant des archives au pluriel comme productions culturelles et institutionnelles, à l'archive au singulier comme catégorie de la connaissance et de l'entendement ? Il apparaissait donc urgent d'interroger la spécificité de ces troublantes archives familiales des écrivains, au prisme des études littéraires, des études historiques et de l'archivistique.