Sans rien dévoiler de l'intrigue, au reste très élaborée, on s'interroge, une fois le livre achevé, sur le sens. Il est douteux - fort heureusement - que nous tombions unanimement d'accord sur ce point : le roman noir a cette particularité de musarder dans ce que le très regretté Léo Ferré appelait " les rayons de la mort ", à quoi nous adjoindrons, tout de même, les rayons de la vie. Il nous a semblé que Les Barricades mystérieuses étaient un roman sur la désillusion et l'impuissance. Impuissance à avancer dans une affaire qui a sa propre dynamique, impuissance assez poignante du héros par rapport à l4Histoire avec un grand H, celle qui a laissé trop de générations au bord de la route. L'impuissance ! Si tel est le cas, réussir à rendre passionnant un livre dont le thème central, à l'instar de huis clos, est aussi casse-cou, on ne peut que se tourner vers le jeune auteur et lui dire avec bienveillance : " Bravo et continuez, monsieur Lapaque ".