Les centaures & autres poèmes - Grand Format

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Zuzanna Ginczanka - Les centaures & autres poèmes.
Pour la première fois en français, ici dans la traduction du polonais d'Isabelle Macor, il nous est donné de lire enfin l'oeuvre poétique de Zuzanna... Lire la suite
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Résumé

Pour la première fois en français, ici dans la traduction du polonais d'Isabelle Macor, il nous est donné de lire enfin l'oeuvre poétique de Zuzanna Ginczanka (1917-1944), reconnue par les plus grands de son temps (Gombrowicz, Tuwim, et bien d'autres) comme une poète au génie précoce. Ce livre important en nombre de poèmes (110) se veut aussi un hommage à Zuzanna Ginczanka, et rend compte de l'évolution et de la diversité de son oeuvre, composée sur seulement dix années, tragiquement interrompue : elle meurt assassinée à l'âge de 27 ans en 1944 dans la banlieue de Cracovie après avoir été arrêtée par la gestapo une seconde fois.
Ainsi ce livre démarre-t-il avec son premier poème connu ("Banquet estival" , écrit alors qu'elle était encore lycéenne en 1931) pour se poursuivre chronologiquement jusqu'à son dernier, "Non omnis moriar" , où elle nommait expressément ces dénonciateurs à Lvov (actuellement Lviv, en Ukraine) où elle fut arrêtée une première fois, avant de l'être à nouveau à Cracovie et ne plus revenir. Ce, en passant par une variété de poèmes relevant de la parabole, de la satire, de l'observation du monde et de la vie humaine saisie dans son regard...
, selon un gai savoir grammatical où s'affirme librement sa féminité (fait remarquable), et où la nature abonde, cependant que, avec le pressentiment d'une catastrophe imminente, l'inquiétude s'installe. (Ainsi, dès 1934, un poème comme "Agonie" ne laisse aucun doute sur sa lucidité politique dans une Europe "secouée d'une toux / aux rythmes soldatesques" .) Les Centaures fut précisément le seul recueil de Zuzanna Ginczanka publié de son vivant, les autres poèmes étant quant à eux parus en revue ou dans la presse.
Et elle n'aura eu guère le temps d'en composer un autre. Ce livre en édition bilingue comprend également, pour une plus grande appréciation, des documents (photographies, reproductions de manuscrits, etc.), des notes, et (au moins) une postface de la traductrice. Nous sommes plusieurs à vouloir que ressurgisse une telle voix des décombres de l'extermination. En Pologne, elle revit déjà plus particulièrement depuis 20 ans.
Des ouvrages importants sur sa vie et son oeuvre y sont encore tout récemment parus. Et plus proche de nous, en France, un film documentaire lui a été consacré : "Tout de moi ne disparaîtra pas" (2022) de Joanna Grudzinska.

Caractéristiques

  • Date de parution
    15/03/2024
  • Editeur
  • ISBN
    978-2-917504-62-8
  • EAN
    9782917504628
  • Format
    Grand Format
  • Présentation
    Broché
  • Nb. de pages
    384 pages
  • Poids
    0.598 Kg
  • Dimensions
    16,6 cm × 23,0 cm × 3,0 cm

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À propos de l'auteur

Biographie de Zuzanna Ginczanka

Née à Kiev en 1917, Zuzanna Ginzburg, de son nom de plume Ginczanka, est issue d'une famille juive russe, originaire de la région frontalière située entre la Pologne, la Biélorussie et l'Ukraine, les fameux "Confins de l'Est" où se côtoient Russes, Ukrainiens, Polonais, Arméniens, Tatars, Juifs. Chez elle, on l'appelle Sana, Sanotchka, en russe. Elève du Lycée public polonais Tadeusz Kosciuszko de la ville de Równe en Volhynie (polonaise à partir de 1921, aujourd'hui Rivne, en Ukraine), elle publie son premier poème, "Banquet estival" ("Uczta Wakacyjna") dans le journal du lycée.
En 1934, elle est distinguée lors d'un concours de poésie organisé par Les Nouvelles Littéraires, hebdomadaire prestigieux de Varsovie, qui publiera bientôt son poème "Grammaire" . En 1936, paraît aux éditions Przeworski son premier recueil de poèmes "Les Centaures" (O centaurach), seul livre paru de son vivant. La même année, elle commence des études à la Faculté des Humanités de Varsovie et entreprend une collaboration avec l'hebdomadaire satirique "Les Epingles" ("Szpilki").
Icône de la Bohême de l'entre-deux-guerres, poète parmi les plus doués de son époque, elle connaît une renaissance aux échos de plus en plus vibrants depuis quelques années (ce dont témoignent, entre autres manifestations artistiques et littéraires, la grande exposition qui lui a été consacrée au Festival Miosz de Cracovie en juin 2016, une encore récente exposition à Lviv, et tout récemment un film français, "Tout de moi ne disparaîtra pas", une vie de Zuzanna Ginczanka (77 minutes, 2022), réalisé par Joanna Grudzinska.
Protégée du poète Julian Tuwim (1894-1953), proche de Witold Gombrowicz, dans la Varsovie antisémite des années trente, Zuzanna Ginczanka rayonne dans le milieu des cafés littéraires par le magnétisme qu'elle exerce sur son entourage, et fréquente les avant-gardes. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, elle tente de se cacher, d'abord à Lvov (aujourd'hui Lviv, en Ukraine), croyant y avoir trouvé un abri.
C'est là qu'elle est arrêtée une première fois par la Gestapo, sur dénonciation, telle qu'évoquée dans son poème testamentaire "Non omnis moriar" où elle nomme précisément ces dénonciateurs et donne une vision saisissante du sort qui l'attend en tant que juive. A Cracovie, dénoncée une seconde fois, elle est arrêtée par la Gestapo entre février et mars 1944 selon les dernières recherches biographiques (cf.
Izolda Kiec, Zuzanna Ginczanka, "Nie upilnuje mnie nikt" / "Nul ne me gardera" , marginesy, 2020). Les faits concernant son emprisonnement et son exécution donnent encore lieu à des controverses. Elle est emprisonnée très vraisemblablement dans la prison de Montelupich à Cracovie, avant d'être transférée à la prison située au numéro 3 de la rue Stefan Czarniecki dans la banlieue de Cracovie, à Paszów, où elle subit des interrogatoires sous la torture.
Elle est selon certaines sources fusillée dans la cour de la prison (d'autres sources et récits mentionnent le camp de Paszów comme lieu de son exécution) à une date qui n'est pas établie avec certitude, sans doute au printemps 1944. Elle a 27 ans.

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