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Lorsqu'il est question des grands fondateurs de religion, il est rare que l'on évoque le nom de Mani, né en Perse et mort en martyr au IIIe siècle. Pourtant il établit une véritable religion universelle, l'Eglise de la Justice, dont l'influence fut si profonde qu'elle s'étendit sur le monde entier pendant plus de mille ans. Traduits dans toutes les langues, les livres écrits et peints par Mani circulèrent de la Chine jusqu'au nord de l'Afrique avant de finir brûlés lors des persécutions.
La tradition arabe rapporte que " beaucoup d'or et de pierres précieuses jaillirent de ces ouvrages quand on les jeta dans le feu". Mais "c'est patiemment que se conçoit l'ébranlement du monde". Ainsi en 1930 furent découverts fortuitement à Médinet Madi, en Egypte, plusieurs textes en langue copte provenant de la bibliothèque d'une communauté manichéenne. Découverte bouleversante qui précéda celle des textes gnostiques de Nag-Hammadi (1945) et des manuscrits esséniens dei piran (1947).
Parmi les ouvrages retrouvés figure le Psautier, livre de chants et de prières destinés à la méditation quotidienne et aux pratiques cultuelles des disciples de Mani. Ultimes vestiges de cette subtile "religion de beauté", les psaumes rassemblés ici sont un témoignage vivant et vibrant de l'exceptionnelle fécondité de la pensée manichéenne. Ils évoquent de manière sensible le drame de l'âme tombée du Paradis lors du combat primordial contre les Ténèbres, et les différentes épreuves traversées pour retourner dans sa vraie patrie.