Les Divins eslancemens sont l'œuvre la plus haute et la plus accomplie de Claude Hopil. Par le caractère éperdu de la méditation, par l'aspiration...
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Les Divins eslancemens sont l'œuvre la plus haute et la plus accomplie de Claude Hopil. Par le caractère éperdu de la méditation, par l'aspiration continuelle vers l'infini, il se rapproche du Pseudo-Denys, dont il a pu lire la première édition grecque en France. Les cent cantiques des Divins eslancemens d'amour décrivent aussi un itinéraire amoureux qui croise le haut sentier d'une ascension spirituelle. L'âme, plongée d'abord dans une cécité mortifiante, est soudainement touchée par la grâce divine. Hopil semble justifier, par le recours aux images du Cantique des cantiques, la sensualité audacieuse de son imagination. Cependant, de l'amour il éprouve les incessantes vicissitudes. Le poète soupire, il halète ; la perpétuité des peines lui procure des Jouissances neuves. Il suffit de parcourir Les Divins eslancemens d'amour pour observer que s'y multiplie un vocabulaire équivoque, ou l'expression de la souffrance est indissociablement liée à celle du plaisir. L'amant est " esclave ". L'âme, enchaînée au désir, connaît alternativement ou simultanément la " glace " et le " feu ", l'" horreur " et l'" allégresse ", l'" enfer " et le " Paradis ", la " confusion " et le " ravissement ". Ce sont, transportés dans l'ordre religieux, tous les symptômes de l'humaine passion, avec ses molles ardeurs et ses joies suppliciées.