En cours de chargement...
La première édition de ce livre est parue en 1970, la deuxième en 1998. L'édition proposée ici, revue et corrigée, n'est pas une mise à jour mais le "film" du regard qu'un jeune chercheur tente, à l'époque, de poser sur une des énigmes qui se présente à l'historien, le quasi - silence des esclaves. Ce n'est pas pour recueillir leurs paroles qu'ont été achetés des êtres humains, mais pour en tirer un profit ou un plaisir.
Le silence a fait tache d'huile, silence de l'esclave, et sur l'esclave. Le " groupe écrivant" n'a guère produit que sur les aspects économiques et " criminels " des esclaves, s'attardant sur l'indigence ou l'atrocité d'une sous - humanité considérée comme tantôt bouffonne, tantôt criminelle. L'oralité tient une grande place dans la mémoire des esclaves - rebelles. Dans le chant, la danse, les proverbes, les contes, pointe la révolte.
Elle s'affirme dans le marronnage, la magie, le suicide et le complot - parfois le meurtre. L'auteur cherche à rompre le " silence " des intéressés, en suivant les traces qu'eux-mêmes, par une de leurs rares actions volontaires, ont laissées ; et il s'efforce de les saisir dans leur totalité d'êtres semblables à tout autre, refusant les chaînes, le mépris, l'avilissement. Ce " texte d'une puissance et d'un intérêt rares" (Mohammed Aïssaoui, journaliste au Figaro littéraire) marque toujours les études sur l'esclavage, et mérite amplement cette nouvelle édition.
Recruté l'année de ses vingt ans dans la Mission d'Etude et d'Aménagement du Niger, l'auteur a depuis consacré l'essentiel de ses travaux à l'esclavage et à ses suites. Universitaire, a agrégé d'histoire et docteur d'Etat reçu pour sa thèse (à paraître aux Indes savantes) "L'esclavage et son ombre. L'île Bourbon aux XIXe ET XXe siècle " le prix du Comité pour la Mémoire de l'esclavage présidé par Maryse Condé.
Il a publié aux Indes savantes deux roman inspirés par son sujet de prédilection. : Lia et La Négresse de paradis ainsi qu'une étude remarquée sur Martin Luther King.