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Le petit enfant, assis sur un carré de toile à matelas dans le pré, tend la main vers un cerisier qui est bien à quarante pas de lui. Ayant refermé sa main, il s'étonne qu'elle soit vide. Il nous faut apprendre le monde depuis son commencement. En 1914, marié et devenu père de famille, Ramuz quitte définitivement Paris. Sa nouvelle situation le pousse à interroger les fondements mêmes de son choix de l'écriture.
Le récit court lui offre un terrain de réflexion privilégié, entre fiction et introspection. Quelques années plus tard, au sortir de la Grande Guerre, c'est toute son esthétique qu'il entend réinventer, à la mesure des bouleversements suscités par les événements mondiaux. Une fois de plus, il recourt à la nouvelle pour mettre en oeuvre sa vision des hommes "posés les uns à côté des autres". Au fil de ses méditations, c'est toujours la même aspiration formelle qui l'anime : la quête d'une langue, d'une narration, d'un style à lui.