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Le premier volume des Femmes illustres ou les Harangues héroïques est publié en 1642. Le deuxième volume paraît en 1644. Les Femmes illustres nous présentent une galerie de tableaux de femmes de l'Antiquité, qui, soumises à des situations tragiques, y répondent de façon plus ou moins touchante. C'est peut-être dans le discours de Sapho que Madeleine de Scudéry exprime le plus ses idées féministes.
Elle dénonce une société qui attend des femmes qu'elles soient belles et se taisent. Sapho plaide pour les précieuses : "Nous aurons l'imagination belle, l'esprit clairvoyant, la mémoire heureuse, le jugement solide et nous n'emploierons toutes ces choses qu'à friser nos cheveux ? " Sa reconnaissance comme femme et comme écrivain, poursuit l'historienne Claude Maignien dans sa préface, a surpassé la vogue et le déclin du genre littéraire dont elle a été la personnification la plus complète.
La précieuse est un symbole de la femme émancipée, type comparable à celui de la femme savante, du bas-bleu puis de la féministe. Car c'est bien cela qui a été critiqué : la trop large place accordée à des revendications féministes très concrètes telles que le mariage, l'amour, l'éducation des filles. C'est par l'écriture que Madeleine/Sapho trouve sa dignité, dans une liberté d'abord imaginaire puis bien réelle.
Ni Molière, ni Boileau, ni les gens d'église ne sont venus à bout de celle à qui les italiens ont donné le nom de la langue française : l'Universelle...