Poser la question du rapport du mythe aux avant-gardes, c'est se trouver exposé aux tensions et aux
paradoxes qui caractérisent l'un et l'autre champs.
Dans...
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Poser la question du rapport du mythe aux avant-gardes, c'est se trouver exposé aux tensions et aux
paradoxes qui caractérisent l'un et l'autre champs.
Dans leur quête d'un art radicalement neuf, les
avant-gardes ont souvent prétendu au refus du mythe. Mais, si celui-ci paraît, par nature, placé du
côté du passé, il est aussi ce matériau privilégié qui
permet, par son surplomb du temps, d'unifier ou de
dépasser les temporalités contradictoires de la modernité et par son caractère alogique, de s'ouvrir à l'anti-rationalisme et agi primitivisme. Entre convocation de " mythes anciens " et aspiration à des
" mythes nouveaux ", il semble que ce que les avant-gardes aient le mieux réussi à capter dans leurs répétitions du mythe, c'est son historicité, son métissage constant des traditions, son obstination à
dire une origine ou un but impossibles à rejoindre, toujours déjà perdus.