Poussée d'un catholicisme conquérant, montée de l'islamisme et du radicalisme juif, la modernité n'a pas sonné le glas des religions. Leur résurgence dans le paysage politique et social ne se résume pas pour autant à la renaissance des intégrismes et des intolérances. D'autres manières de croire apparaissent, plus empreintes de spiritualité et moins spectaculaires. Le religieux n'est donc pas mort, il n'est pas de retour au sens d'une répétition du passé, il produit du neuf. Quelle est donc cette nouveauté ? Quel sens prennent ces nouvelles expressions au travers des nouvelles religiosités et dans les différentes traditions que sont le judaïsme, le catholicisme, le protestantisme, l'islam ? Comment expliquer que la baisse de la pratique religieuse, signe incontestable d'un déclin, s'accompagne, par ailleurs, de la recherche de nouveaux chemins pour croire ? Pour répondre à ces questions, Leïla Babès, qui a dirigé cet ouvrage, a choisi de prendre résolument en compte le pluralisme religieux afin d'esquisser les nouveaux contours du croire. Rarement des chercheurs, observant chacun une tradition religieuse, avaient confronté leurs analyses, mis en relief avec autant d'acuité les similitudes et les différences propres à chaque courant. Leurs contributions éclairent ainsi un débat de fond : puisqu'il ne s'agit ni d'une disparition ni d'un retour, sous quelle forme ce religieux va-t-il évoluer dans les sociétés occidentales ?