Au milieu des années quatre-vingt-dix, pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'accroissement annuel moyen du nombre des individus a cessé d'augmenter d'une année sur l'autre. La transition démographique, qui dans un premier temps fait exploser la croissance des populations, puis dans un second temps la fait disparaître, est désormais suffisamment avancée pour entraîner cette décélération et faire converger toutes les nations vers un même destin démographique. Pourtant, jamais les contrastes entre populations n'ont été aussi extrêmes qu'aujourd'hui, tant au niveau du peuplement que de la dynamique démographique : divergences entre grandes aires géographiques, entre pays, entre villes et campagnes... Ces contrastes proviennent des différences de chronologie et de temporalité de la transition démographique, mais aussi de la façon dont les hommes se sont accumulés dans l'espace géographique, de la diversité des milieux humains et des cultures, des inégalités du développement et de la condition féminine...