Les relations sociales en entreprise

L'entreprise est devenue aujourd'hui un lieu privilégié de la négociation. Les représentants élus du personnel et les délégués syndicaux en sont les principaux acteurs. Les premiers ont conquis leur légitimité par les urnes, même si les élections professionnelles ne mobilisent en moyenne que les deux tiers du personnel. Les seconds souffrent de l'érosion de l'influence syndicale. Cette évolution est due en partie au long processus de transformation des structures de l'économie française. Cependant celui-ci n'explique pas à lui tout seul la percée récente des non-syndiqués. La baisse de la syndicalisation - un phénomène plus prononcé en France qu'à l'étranger - pèse sur l'activité des instances de représentation dans l'entreprise. Elle souligne la fragilité du tissu syndical français et réduit la capacité des collectifs des salariés à se mobiliser pour défendre leurs intérêts. ll existe en effet des liens multiples de réciprocité entre le taux de syndicalisation, l'intensité de la vie représentative, le niveau de conflictualité et la négociation. Ces dernières années, le recul des conflits du travail dans l'entreprise est net. Ils mobilisent moins de grévistes et durent moins longtemps. Les principales revendications portent sur les salaires, puis sur l'emploi. Et contrairement aux apparences, c'est lorsque les entreprises ont des politiques de personnel plutôt favorables, lorsque les syndicats sont relativement puissants, que les conflits sont plus fréquents, mais aussi les négociations plus fructueuses. Celles-ci se font plus nombreuses sur le terrain dans la période récente, avec une forte poussée des accords d'entreprises, qui portent de plus en plus ouvrent sur le temps de travail et l'emploi.