De 1936 à 1939, la guerre civile qui faisait rage en Espagne allait dégénérer en crise mondiale mobilisant toutes les consciences nationales. Fascisme et discours réactionnaire d'un côté, démocratie et idées libertaires de l'autre, centralisme et régionalisme, catholicisme et athéisme, le conflit était devenu l'objet de toutes les préoccupations. La menace d'une conflagration internationale se faisant chaque jour plus probable, tous les pays s'informaient sur la conjoncture en péninsule ibérique ; les services secrets et les instances diplomatiques étaient en ébullition. La France devait justement jouer un rôle prépondérant tant pour l'Espagne loyaliste que pour l'Espagne séditieuse. De fait, la nation qui représentait potentiellement l'alliée de choix pour la République fut le théâtre d'une intense activité d'espionnage. La France vit alors opérer sur son sol une multitude d'espions, où les services secrets, en particulier républicains, déployèrent une activité de contre-espionnage couplée à une propagande antifasciste visant à sensibiliser l'opinion publique française - et européenne - et à orienter les responsables politiques dans la voie d'un soutien actif et d'une mobilisation engagée. Dans cette étude illustrée de nombreux documents d'archives, l'auteur présente l'organisation des services secrets de la République, la constitution des cellules et des réseaux à Paris et dans tout le Sud de la France ainsi que leurs évolutions. C'est aussi l'action des membres de ces services, hommes et femmes, leurs succès et leurs désillusions face à l'inexorable progression des troupes rebelles.