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La liberté absolue de conscience fait aujourd'hui partie de l'identité du Grand Orient de France. En 1848, la croyance en "Dieu" et en l'immortalité de l'âme était obligatoire pour les Maçons? : les athées n'étaient pas admis dans l'Obédience. Ce livre s'adresse aux Maçons curieux de leur passé, comme aux non-maçons amateurs d'histoire des idées. Il tente de montrer le long et douloureux cheminement qui a permis une "révolution culturelle" maçonnique.
Cette révolution a renvoyé les croyances au for intérieur de chacun, pour ne laisser, dans l'espace commun, que la liberté absolue de conscience. Il montre aussi que les idées nouvelles ne surgissent généralement pas comme un coup de tonnerre, mais sont, le plus souvent, le résultat d'une maturation, souvent laborieuse. Certains acteurs, plus engagés que d'autres, font bouger les lignes. Généralement, ils ne voient pas le résultat de leurs efforts, et sont oubliés par l'Histoire.
Marie Alexandre Massol était de ceux-là. Son caractère rugueux lui a valu de nombreuses inimitiés, mais il est à l'origine de l'implantation au Grand Orient de France d'une "morale indépendante de toute théologie". Bien que croyant lui-même, il a ouvert la porte aux athées et aux agnostiques. Il illustrait ainsi ce que permet la liberté absolue de conscience? : la cohabitation pacifique et constructive entre personnes de bonne volonté, quelles que soient leurs convictions.