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Ce congrès et ce livre destinés, pour la première fois, aux urgences en pathologie musculosquelettique viennent à point nommé. Ce thème répond tout autant aux cliniciens lassés, voire indignés par les dénis d'imagerie, qu'aux radiologues souvent accusés à tort ou à raison d'être irresponsables. Dans les deux cas, il convenait de faire une mise au point, ordonner l'important, l'impératif, l'imminent, répondre plus à la détresse du malade qu'à ses exigences.
Les "urgences musculosquelettiques", à l'exclusion des traumatismes, furent trop souvent considérées, du moins en imagerie, avec apitoiement au prétexte qu'elles n'avaient rien de vital. Et pourtant, par défaut de diagnostic on peut signer l'arrêt de mort d'un enfant battu en le remettant entre les mains de son tortionnaire, risquer un choc septique en tardant à identifier et réduire l'inoculum bactérien, laisser s'installer un préjudice fonctionnel ou faire basculer définitivement dans la dépendance une personne âgée pour une fracture occulte du col fémoral.
La volonté tenace et la détermination des pionniers à toujours vouloir mettre les outils modernes au service de cette cause ont eu raison de cette opinion. Grâce à eux, les urgences musculosquelettiques ont gagné leur lettre de noblesse pour occuper une place pleine et entière dans cette discipline. Je remercie tous les orateurs qui, en participant à cet ouvrage, ont bien voulu fournir leur expérience, mettre à disposition leur connaissance pour répondre au mieux et le plus rapidement possible à des situations parfois anxiogènes.
Mais nous vivons une époque marquée par un changement socioculturel. Les informations médicales circulent de plus en plus vite sur la toile. Tant et si bien que le public s'en empare pour prendre en défaut le corps médical. Vouloir, dans ce contexte, plaider sa bonne cause en se réfugiant derrière la technicité des actes résonne comme une erreur supplémentaire. On ne peut répondre à l'urgence qu'à travers une écoute attentive, surtout ne pas confondre vitesse et précipitation ou tergiverser dans des discussions interminables si l'espérance de vie se réduit comme une peau de chagrin.
Au clinicien de formaliser la question qu'il se pose pour anticiper les conséquences qu'il tirera de son résultat, au radiologue d'y répondre en prenant le chemin le plus court possible. Puissent les membres de la SIMS, toujours plus nombreux et fidèles à nos réunions, et les lecteurs de nos Opus, relayer avec force et enthousiasme les messages qui leur seront délivrés pendant ces deux journées et dans ce nouvel ouvrage de la collection de la SIMS.