Jean Paulhan regrettait naguère la disparition d'anciens genres littéraires - tels que les lettres, lettres écrites sciemment à des êtres d'autant...
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Jean Paulhan regrettait naguère la disparition d'anciens genres littéraires - tels que les lettres, lettres écrites sciemment à des êtres d'autant plus présents à l'esprit, au cœur, qu'éloignés dans le temps, ou imaginaires, ou trop proches pour qu'on leur parle jamais autrement que par une distance qui recrée la fiction inhérente à tout acte d'écrire, c'est-à-dire s'évertuer contre le temps, la mort, la solitude - thèmes propres aux poèmes ou nouvelles de l'auteur. Il n'évoque plus ici les Cyprès ou les Chiens, mais des figures incarnées, des " familiares " destinataires comme le Christ, Rimbaud, le lecteur, une préceptrice, un jeune ami, ses sueurs d'antan... Trois lettres viennent s'ajouter aux précédentes. " A son chien ", " A Sollers ", " A un éditeur ", poursuivant l'essence du genre épistolaire : claires, animées, sincères, convaincantes, composées elles-mêmes de lettres incisant un caractère définitivement né.