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Débusquer, dans les villes d'Afrique, des lieux spécifiques où s'exprime " l'aptitude générale d'une population à vivre intensément les relations publiques " (Maurice Agulhon). Tel est le projet de cet ouvrage novateur qui se penche sur l'histoire singulière des espaces de sociabilité urbaine, des mosquées aux églises, des bars populaires aux salles de concert, des cinémas aux galeries d'art... Ces lieux ouverts sur le monde se constituent à la frontière, poreuse et fluctuante, entre espace public et espace privé.
Ils constituent des interstices, des scènes ambivalentes - détournées parfois de leur vocation première - où se jouent plaisir et contrainte, rencontre et exclusion, religieux et profane, loisir individuel et pression collective, pouvoir et contre-pouvoir. On y invente de nouvelles pratiques, on y redéfinit les rapports entre hommes et femmes, entre groupes sociaux, entre citadins et ruraux. Véritables laboratoires d'expérimentation sociale, certains de ces espaces urbains contribuent à l'émergence d'une identité citadine plurielle.
Il n'est donc guère surprenant, dans une Afrique largement dominée par des régimes autoritaires, que les pouvoirs en place cherchent à les réglementer, ainsi que les multiples formes de sociabilité qui s'y expriment. Cet ouvrage collectif découle d'un colloque international organisé par le laboratoire SEDET (Université Paris Diderot-Paris 7) et par le laboratoire CEAN (Institut d'Etudes Politiques de Bordeaux).
Il rassemble, dans une approche interdisciplinaire, les contributions d'historiens, d'historiens de l'art, d'anthropologues, de géographes et de politistes dont les contributions couvrent une grande partie du continent africain, de Tunis au Cap et de Lagos à Zanzibar.