La crise asiatique de 1997 et l'interruption temporaire du " miracle " ont mis fin à la stabilité régionale, la sécurité des lignes de communication...
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La crise asiatique de 1997 et l'interruption temporaire du " miracle " ont mis fin à la stabilité régionale, la sécurité des lignes de communication maritime entre Australie et Extrême-Orient n'étant en particulier plus garantie. Des " relations spéciales " australo-asiatiques n'ont plus lieu d'être. Au contraire, Canberra clame au besoin plus fort que jamais du protecteur américain, gendarme du monde, dont l'Australie se veut désormais l'" auxiliaire " en Asie. Et c'est avec le plein aval des Etats-Unis qui ne pouvaient se permettre une nouvelle expédition après le Kosovo, que les Australiens interviendront au Timor-Oriental à la tête de l'INTERFET chargée par l'ONU de restaurer la paix dans la zone, l'opération, dirigée par le général Peter Cosgrove, se concluant globalement par un succès. Mais les " partenaires " asiatiques, la Thaïlande, la Malaysia traditionnellement hostile à l'intégration de l'Australie " blanche " aux structures du " sud-est asiatique " et l'Indonésie ne reconnaissent en aucun cas à Canberra un rôle de protecteur régional. L'affaire du Timor-Oriental - préoccupation selon eux non pas humanitaire mais pour l'essentiel stratégique de l'Australie - aurait crée un précédent dangereux ; l'Occident a-t-il l'intention de mobiliser d'autres forces expéditionnaires chaque fois qu'un pays d'Asie témoignera de son instabilité ? C'est peut-être dans ce contexte que pourrait se posait autrement l'épineuse question de la Nouvelle-Calédonie. L'île-continent qui avait soutenu les mouvements indépendantistes anti-Français au nom de la géographie - être ou ne pas être de la région, fait preuve d'une mémoire et d'un anti-colonialisme décidément sélectif. Les Australiens, à plus de 60 % d'origine britannique et Européens pour environ 90 % d'entre eux, sur dix-neuf millions d'habitants, ne souhaitent manifestement pas, dans leur majorité, un rapprochement en direction des 386 049 concitoyens Aborigènes au recensement de 1996. Il y a enfin l'apartheid rampant aux Fidji, la guerre civile aux îles Salomon et le sécessionnisme toujours bien vivant à Bougainville, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, donc la balkanisation qui menace au Pacifique Sud. La France, en revanche, a désormais légitimé sa présence dans la région par l'accord de Nouméa du 5 Mai 1998 conclu entre le Front de libération national kanak et socialiste et le Rassemblement de la République. Cela au prix d'une révision considérable de la Constitution.
Sommaire
AUSTRALIE BLANCHE
Australie/Océanie : fin de l'hégémonie
Canberra en Asie : tous dans le même bateau
Australie des paradoxes
Pays vide, pays de villes
Australie et Aborigènes : l'impossible réconciliation
Rendez-vous manqué avec la République
Comment Sydney a eu les Jeux Olympiques
Comment peut-on être Australien ?
Entretien géopolitique avec Philip Ruddock
Nouvelle-Zélande
OCEANIES
La France dans le Pacifique
Guerre civile aux îles Salomon
Apartheid aux Fidji ?
De la voie consensuelle au "pari sur l'intelligence"
Biographie géopolitique : Jacques Lafleur
De Matignon à Nouméa : une rhapsodie politique
Biographie géopolitique : Jean-Marie Tjibaou
Entretien géopolitique, Jacques Lafleur.
Entretien géopolitique, Roch Wamytan
DE MALACCA A CANBERRA
L'Asie du sud-est ? Une aire à géographie variable
Et si l'Indonésie restait encore à inventer
Timor-Est-Australie-Indonésie : le triangle et le rectangle