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Louis Barthou fait partie des figures de la IIIe République estompées par l'historiographie, faute d'être compté au nombre des happy few qui en furent l'incarnation, de Gambetta à Blum en passant par Clemenceau et Jaurès. Son image mérite restauration. Barthou fut en son temps un homme incontournable. Elu en 1889 à 27 ans député d'Oloron-Sainte-Marie, il fut pendant quarante-cinq ans parlementaire, dont quinze années au pouvoir au fil de différents portefeuilles ministériels.
Président du Conseil à la veille de la Grande Guerre, il fit voter la loi de trois ans et, ministre des Affaires étrangères vingt ans après, il s'illustrait par une politique de résistance aux ambitions hitlériennes lorsqu'il fut assassiné à Marseille, le 9 octobre 1934, en même temps que le roi Alexandre de Yougoslavie. Personnage aux multiples facettes, Louis Barthou fut aussi un honnête homme au sens classique du terme.
Fils de ses oeuvres, épris de littérature et de musique, passionné parla Révolution française et par le romantisme, il fut autant qu'un tribun un homme de plume à qui ses articles et livres ouvrirent le chemin de l'Académie française, mais aussi l'un des grands bibliophiles de son temps, mémoire vivante de la littérature française.