Biographie de Louis Wolfson
Louis Wolfson est ne en 1931 aux Etats-Unis. Précocement
diagnostiqué schizophrène, il est placé durant son adolescence,
par sa mère, dans des instituts psychiatriques où il subit des
traitements violents, notamment par électrochocs. Cette
période lui laissera une rancune et une méfiance particulières
vis-à-vis de l'espèce humaine, mais aussi une détestation
radicale de sa langue maternelle, dont il refuse l'usage.
Il
apprend des langues étrangères (notamment le français,
l'allemand, l'hébreu et le russe) et s'habitue à traduire
spontanément dans un sabir de toutes ces langues, selon un
procédé d'une extrême sophistication, ce qui lui est dit en
anglais. Il adresse en 1963 un manuscrit à Gallimard où il
expose, en français, les principes de son système linguistique
et l'usage quotidien I qu'il en fait.
Le Schizo et les langues est
publié en 1970 et connaît d'emblée un immense succès
critique, notamment grâce à une préface de Gilles Deleuze.
Sept ans plus tard, en 1977, la mère de Louis Wolfson meurt
des suites d'une tumeur ovarienne. L'auteur, libéré de toute
tutelle, quitte New-York et s'installe à Montréal. Il y
entreprend d'écrire la chronique des derniers mois de leur vie
partagée, marquée par l'agonie de sa mère et, chez lui, par une
pratique obsédante des paris hippiques.
Le texte, Ma mère,
musicienne, est morte..., retrouve la langue sidérante du
Schizo et les langues, son humour, mais se charge aussi du
drame de la maladie. Publié en 1984 par les éditions Navarin,
le texte, bien que culte, était devenu introuvable. Louis
Wolfson en a établi une nouvelle version durant l'année 2011,
à Porto Rico, où il vit depuis 1994.