Les trois études ici réunies essaient de parvenir jusqu'à ce centre lumineux de l'esthétique et de l'écriture mallarméennes. Les deux premières...
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Les trois études ici réunies essaient de parvenir jusqu'à ce centre lumineux de l'esthétique et de l'écriture mallarméennes. Les deux premières montrent comment il éclaire d'une part la situation poétique du poète (Le suspens de l'exil) et d'autre part sa quête d'un théâtre sur lequel à se voyait lui-même dans la posture risible d'un "spirituel histrion" (L'esprit en suspens). La troisième (la plus longue) est le commentaire attentif d'Igitur, à partir du texte revu sur le manuscrit qu'il est désormais possible de consulter à la Bibliothèque Jacques Doucet. L'ambition a été de rendre à ce texte inabouti, qu'il faut cependant tenter de lire jusque dans les détails, sa fonction de pivot dans l'aventure poétique de Mallarmé: "le vieux monstre de l'Impuissance" stérilisait, semblait-il, le monde parvenu à son terme; mais le jeune héros inaugurait par son suicide simulé "l'interrègne" du Temps suspendu assignant au poète, son double, la tâche d'aider le monde dans sa gésine et de préfigurer même sa palingénésie.