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1959 : dans le film On the Beach (titre français : Le Dernier Rivage) du réalisateur Stanley Kramer, les habitants de Melbourne vivent leurs dernières semaines après qu’un conflit nucléaire a annihilé les populations de l’hémisphère nord. Pendant que le nuage atomique descend inexorablement
vers le sud, ils continuent de travailler, élèvent leurs enfants, se baignent, profitent du soleil de l’été austral.
2011 : dans la nef de la belle église désacralisée du Carré Sainte-Anne, à Montpellier, Marc Desgrandchamps expose des tableaux de baigneuses et de marcheuses insouciantes. Elles paraissent indifférentes aux avions menaçants, peu concernées par la lente désagrégation de leur corps par
une matière picturale liquide. Ces oeuvres partagent avec Le Dernier Rivage une même tonalité crépusculaire, entre la lumière et l’ombre, entre le carpe diem et le memento mori.
La confrontation entre le film, et des extraits du livre de Neil Shute dont il est tiré, et la peinture de Desgrandchamps permet qu’ils s’éclairent l’un l’autre.