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De 1960 à 1996, une guerre civile a fait rage au Guatemala. Elle a fait plus de 200 000 victimes. A partir de 1978, ce sont surtout les indigènes mayas qui ont été les cibles de cette guerre à un point tel qu'on l'a qualifiée de génocide. En 1990, l'Eglise catholique et la communauté internationale ont réussi à convaincre l'armée et les rebelles d'entamer un long et complexe processus de paix qui a mené, neuf ans plus tard, aux accords qui devaient mettre fin au conflit et rebâtir le pays.
Les promesses de cet accord n'ont pas été tenues. Daniel Hickey examine les éléments clés de ces événements. D'abord, il souligne l'existence d'un racisme endémique contre le peuple maya, les "disparitions forcées", les villages détruits et les horribles charniers. Puis s'ajoute la complicité des élites militaires, politiques, entrepreneuriales et agro-industrielles qui ont tourné le dos aux accords au profit d'un capitalisme-rouleau compresseur : joint-ventures avec des compagnies du Nord, accès libre pour les entreprises minières étrangères, forage de puits de pétrole, multiplication des barrages hydro-électriques, coupes à blanc des forêts tropicales, accaparement des terres des paysannes.
Les Mayas et les paysan.nes ont combattu ce capitalisme sauvage en se regroupant dans des associations militantes pour défendre leurs terres et revendiquer leurs droits au moyen de manifestations, de marches, de blocages de routes et de contestations juridiques. On a alors assisté au développement d'une nouvelle solidarité paysanne basée sur une agriculture renouvelée, biologique et équitable.