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Surnommé à ses débuts " Esotérik Satie ", par son concitoyen Alphonse Allais et dépeint par Claude Debussy comme " un musicien médiéval et doux, égaré dans ce siècle ", Erik Satie est né à Honfleur en 1896 d'un père normand et d'une mère anglo-écossaise et mourut à Paris en 1925. Par la suite il toucha aux genres les plus divers de l'expression musicale - de la musique " à genoux " à la chanson populaire, du " ballet instantanéiste " au drame symphonique et à la comédie lyrique - ne manquant pas d'en inventer de nouveaux, telle la " musique d'ameublement ", faite " pour ne pas être écoutée ", ou la musique de film qu'il conçut à une époque où le cinéma était encore muet (Entr'acte de René Clair, 1924).
Outre des notes autobiographiques et des aphorismes percutants, l'oeuvre écrite d'Erik Satie témoigne d'une réflexion aiguë sur la musique et ses praticiens. Reprenant les différents titres de rubriques utilisés par l'auteur, nous présentons ici l'ensemble des textes qu'il a publiés sous son nom dans diverses revues d'avant-garde. Son esprit y revêt mille formes divertissantes. Il va de l'humour pince-sans-rire au mot le plus cru, de l'ironie la plus fine à la cocasserie ahurissante.
Ces écrits sont évidemment des morceaux d'anthologie. Ils sont dignes d'Alphonse Allais et de Jules Renard, comme d'Alfred Jarry.
Satie l'indomptable
"Se mettre à plat ventre est bien... Toutefois, cette position est incommode pour lécher la main de celui qui vous donne des coups de pieds dans le derrière".
Des coups de pieds, Satie en a reçu pas mal. Le pauvre bougre a fini sa vie sans amour et sans argent, en ermite cloîtré dans un tout petit appartement.
Ces mémoires sont la compilation de nombreux articles qu'il fit paraître dans la presse, des textes courts bourrés d'humour et d'ironie loufoque. Les critiques qui l'ont bien mérité en prennent pour leur grade. Satie ne rentrait pas dans les cases et faisait sauter les cloisons. Drôle de trajectoire qui le fit à la fois connaître Mallarmé et Verlaine, Debussy, son vieil ami, le foldingue Sâr Peladan, Jean Cocteau, les dadaïstes, André Breton, Picabia ou Duchamp, bref tout ce que l'avant garde compte de têtes au tournant du XXème siècle. Pas si mal pour une vie de 59 ans seulement...
Qu'il parle de musique, de littérature, de Nicolas Flamel, des cafés ou de son fichu parapluie qu'il a égaré, Satie donne toujours de quoi sourire ou méditer sur l'art et la création.
"Mon parapluie doit être très inquiet de m'avoir perdu" écrit-il. Nous sommes tous aujourd'hui les parapluies de Satie.
Bonne lecture !