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Ce livre est tiré de trente cassettes enregistrées par Zhao Ziyang en 1999 et 2000 et qui ont été
trouvées après sa disparition, en 2005, parmi les jouets de ses petits enfants. Il a été édité à Hong
Kong par le fils de Bao Tong, son secrétaire particulier et auteur d’une préface qui restitue
parfaitement le contexte.
Zhao commence ses Mémoires par le récit des événements de Tiananmen et de l’âpre lutte, au
sommet de l’État chinois, entre partisans du dialogue et partisans de la fermeté, entre lui-même et
celui qui fut son mentor, Deng Xiaoping.
Il donne là un éclairage très nouveau sur ces événements
et les replace dans le contexte politico-économique de la Chine de Deng. Zhao était en effet le
maître d’oeuvre de la réforme économique soutenue par Deng et de l’ouverture du pays à l’étranger. Les chapitres suivants reprennent l’historique de la sortie du maoisme sur le plan économique, le redressement de la Chine et les batailles internes qui l’accompagnent.
On découvre dans ce document exceptionnel le fonctionnement de l’État chinois autour d’un chef qui n’en a pas
le nom ni tout le pouvoir (Deng est alors en position de « patriarche ») et du parti à la tête de
l’État où les diverses tendances, entre la « vieille garde » maoiste et les réformateurs, s’affrontent
vivement.
Ce livre est unique en ce sens qu’aucun dirigeant chinois depuis l’avènement de la Chine Nouvelle
en 1949 n’a jamais publié de mémoires ni donné d’entretien : nous avons là pour la première fois
un compte rendu à la première personne qui donne une analyse précise et dépourvue de langue de
bois, Zhao n’hésitant pas à nommer ses rivaux et adversaires, sans complaisance ni acrimonie.
Le
ton est sobre, pas du tout sentencieux, ni même revanchard. La conclusion des Mémoires s’achève sur ces mots : « Longtemps je me suis considéré comme un réformateur économique et un conservateur politique. Mais ma pensée a changé ces dernières années. À présent, je sens que la réforme politique doit être une priorité ».