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Le narrateur s’acharne, dans un combat avec lui-même sans merci, à apprendre la musique, sur un «piano»: un clavier dessiné sur un morceau de carton. Ce monologue n’est pas sans rappeler certains textes de Beckett (par ex. : Molloy) Cette musique à la fois nécessaire, à la fois si douloureuse à apprendre, c’est à la fois la vie, la relation à l’autre, la relation à soi… le besoin de communication d’amour.
Édith Azamnous offre une écriture de l’extrême sensible, pleine de sa dimension physique et orale, qui travaille sur la répétition et la boucle, jouant sur les dérapages sémantiques pour mieux cerner son sujet. Se débarrassant des contraintes formelles de l’écriture, elle révèle un état primordial, une langue à la fois nouvelle et première, prenant ainsi le risque de la
mise à nu d’un « je » d’une fragilité extrême.
Édith Azaminvente une écriture du don, d’une générosité totale. « Il y a quelque chose d’animal, d’archaïque... c’est toute une machine qui se met en marche, une flèche qui part et qui doit être juste: la puissance est dans l’exactitude... il ne s’agit pas de décrire l’oiseau mais de devenir Oiseau... une histoire de souffle, quelque chose de plus grand que moi, et que je ne comprends pas forcément...
je suis happée par quelque chose qui est bien plus que moi... ».