Mirages d’automne

Larry regarda en contrebas les couleurs automnales de Battery Park. Autumn in New York. C'était aussi triste que cette ballade qu'il avait entendue au Fat Tuesday lorsque, un an auparavant, ils étaient allés fêter leur projet. Il se souvenait qu'ils avaient beaucoup parlé et beaucoup bu et que le ténor s'était approché de leur table pour leur raconter cette histoire. L'instrument avait scintillé dans le peu de lumière qui éclairait la salle pour les envelopper d'un son chaud et chaleureux, détimbrant ses notes pour donner encore un peu plus de nostalgie à la mélodie et faire passer des lueurs prometteuses dans les yeux de Nancy, sa secrétaire, dont la pénombre n'arrivait pas à effacer la beauté.
(extrait du roman) René-Alain ROUX