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L'écriture de la mise en crise a suscité des malaises. Comment pouvions-nous nous contenter de silences, de doutes et d'impasses ? Nous allions vers les écrivains pour nous rassurer et consolider notre foi en la cause des peuples opprimés et exploités. Nous étions occupés à illustrer nos cultures et notre histoire pour le regard de ceux qui devaient nous juger et nous accorder un certificat d'humanité.
Nous sommes sous ce regard depuis la controverse de Valladolid. Mais entre l'objet qu'on regarde et le sujet qui l'observe lequel doit déterminer la méthode à utiliser ? Pour comprendre l'objet, il y a nécessité de se soumettre à ses propres lois afin de l'amener à s'exprimer, à dire son mal. Le critique n'est pas roi, l'oeuvre est la seule reine. Le critique doit s'adapter. Les nouvelles oeuvres sont plus exigeantes pour les lecteurs qui doivent faire beaucoup plus d'effort pour les comprendre.
Il ne suffit plus de reconnaître l'Afrique de nos ancêtres pour être sûr de comprendre. Il n'y a cependant pas de difficulté à articuler la guérison désirée et l'intérêt porté à la crise. Le metteur en crise n'est pas un masochiste ni un sadique. La mise en crise est une manière de continuer à désirer un autre destin. Qui sont les auteurs que nous considérons comme des metteurs en crise ? Certains sont d'anciens écrivains quand d'autres arrivent nouvellement sur la scène littéraire africaine.
La majorité d'entre eux sont des Ivoiriens mais les problèmes abordés sont africains dès lors qu'ils affectent l'ensemble de notre continent. L'objectif est de faire connaître les nouveaux et, pour les anciens, de proposer de nouvelles lectures.