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Donner un nom, c'est donner une identité, dans toutes les acceptions du terme, faire accéder à une existence sociale, reconnaître un être vivant en tant qu'individu, donner à un lieu un statut territorial légal, c'est-à-dire soumis à la propriété. Mais au-delà de sa signification ontologique, cet acte fondamental de nomination possède une dimension sociale, et comme tel, se trouve soumis à la mode.
Le présent ouvrage, fruit d'un colloque international organisé par deux institutions, française et belge, spécialisées dans l'étude des noms propres, analyse les mille et une manières dont les modes peuvent intervenir dans la nomination, celle des individus et des lieux bien entendu, mais aussi celle des phénomènes les plus divers, depuis les morceaux de musique extrême jusqu'aux cocktails, en passant par les pseudonymes dans la presse satirique ou encore les noms des personnages dans les oeuvres littéraires (dont les traductions de Tintin en langues régionales !).
Pourtant, si le nom reçu s'inscrit quasi nécessairement dans le courant d'une mode, la nomination comporte aussi une dimension pragmatique, dans la mesure où elle permet au nommant de poser un acte, voire une revendication dont la nature peut être sociale, politique ou religieuse. En montrant comment la nomination est tout autant produit que vecteur de mode, ces regards croisés posent les bases d'une sémiotique onomastique.