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Il fut mêlé à toutes les grandes querelles de son temps, sans être jamais un homme de parti. On ne peut le classer, tant il échappait à toutes les catégories dans lesquelles il convient de ranger les intellectuels mobilisés par les querelles de leur siècle. Patriote, mais antimilitariste, dreyfusard (et avec quelle fougue), mais antisémite, socialiste, mais antisyndicaliste, il fut au fond un inclassable anarchiste.
Mais un anarchiste à la recherche d'un ordre débarrassé de la tyrannie de l'argent-roi. Critique acerbe du socialisme de Jaurès, contempteur de l'armée et du monarchisme, trop tiède à ses yeux, de l'Action française, Gohier se mêle des principaux débats qui animent la scène politique de la me République et se bat plusieurs fois en duel au pistolet. Il refusera toute sa vie de devenir député, d'entrer dans la Franc-maçonnerie, d'abdiquer quoi que ce soit : "Aucune puissance ne m'aura séduit, intimidé, abattu, ni acheté." " Le nom d'Urbain Gohier évoque une époque du journalisme de ce premier siècle où les "batailles de plume atteignaient une violence paroxystique...
", écrira de lui Grégoire Kauffmann (L'Antisémitisme de plume).