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Le malaise au travail n’est plus, massivement, lié à la pénibilité physique mais à la « pression psychologique ». Le roman met l’accent sur la dépossession de l’individualité : la négation de l’être humain en ce qu’il a de spécifique, de singulier, sous la pression des normes, des standards, des contrôles, des mesures, prive celui-ci de toute possibilité de réalisation dans le travail. Plus grave, les théories rejettent sur celui qui peine à se plier à leurs prescriptions, qui se laisse aller à ses émotions, qui ne répond aux canons de la modernité managériale, la responsabilité de son inadaptation.
Bien entendu, les organisations aident les déviants à se conformer au modèle à grand renfort de coaching, de séminaires, de méthodes, de recettes... C’est la constatation de son écart avec ce modèle qui provoque la souffrance de l’individu. Le roman met en scène une entreprise, paradigme d’idéal managérial, située dans le Berry. Une entreprise où tout est normé, y compris le bonjour et le café du matin.
Cette entreprise est victime d’une agression de souris qui dérègle la belle mécanique avec une facilité déconcertante. Une ex flic, à peine remise d’une cure de désintox, est chargée de l’enquête. Elle va, très vite, en arriver à cette interrogation : et si ce combat berrichon n’était que la face émergée d’une lutte plus globale entre l’irréductible singularité des humains et une tentative mondiale de les normaliser pour les mettre au service d’un pouvoir occulte ? Les fils du complot ne sont pas totalement imaginaires et font référence à des faits réels à l’oeuvre dans l’économie mondiale.
Cette thèse appuyée sur l’expérience de l’auteur, dirigeant depuis plusieurs années d’entreprises financières.