II l'a fait ! Plus vite encore que Michael Schumacher qui, en cinq ans, avait permis à Ferrari de retrouver son lustre d'antan en Formule 1, après 21 ans d'attente, Valentino Rossi a lui réussi la gageure de ressusciter Yamaha... en seulement douze mois ! Alors qu'elle n'avait pas gagné la moindre épreuve l'année dernière, la firme aux diapasons a brutalement renoué avec son glorieux passé et décroché un nouveau titre mondial, 12 ans après celui de Wayne Rainey. Vainqueur dès sa première apparition, en Afrique du Sud, l'équilibriste d'Urbino a écrasé, éclaboussé, laminé, écœure, bref surclassé tous ses adversaires. Infirmant les propos de Honda, qui avait iniquement lancé l'an passé que les victoires de Rossi étaient dues à sa machine, l'étoile italienne a scintillé comme jamais. Et ni les Gibernau, Biaggi, Tamada, Barros et autres Hayden ne sont parvenus, de près ou de loin, à faire de l'ombre à ce pilote d'exception. Car quelle claque ! Et quelle leçon... cette fois encore, Valentino Rossi a su développer tout autant l'art que la manière. Au-delà de ses neuf nouvelles victoires, Rossi a imposé sa maestria, sa virtuosité, son panache et sa classe. A l'image de ce succès en Malaisie qu'il a ponctué par une facétie bien à lui (il a balayé la piste devant sa Yamaha dans le tour de décélération) en réponse à la pénalité qui lui avait été infligée injustement lors du Grand Prix précédent. A 25 ans, le sextuple champion du monde est un phénomène incomparable et inégalable. Unique au genre. Seul au monde. D'ailleurs, à force de tourner autour des autres, il risque de se frapper lui-même d'ostracisme et de se condamner, à terme, à un exil forcé, quoique doré. Trop fort pour les autres, il devra trouver d'autres terrains de jeux et d'autres sources de motivation. En tout cas, n'en déplaise à ses rivaux, il honorera en 2005 sa deuxième et dernière année de contrat chez Yamaha. Et après...