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Si Nicolas Bouvier faisait l'éloge de l'ignorance pour être plus disponible à la découverte, son amour de la connaissance était immense : il était tiraillé entre un désir d'accumulation et une quête d'allègement. En explorant ce paradoxe à l'aide des carnets inédits et de l'oeuvre publiée, Liouba Bischoff prouve, avec fraîcheur et érudition, que le voyageur était aussi un essayiste, à la fois historien défroqué, ethnologue amateur et géographe spontané.
Nicolas Bouvier est devenu l'incarnation d'un art de voyager, L'Usage du monde s'est imposé comme la référence de la littérature du voyage. Mais la critique sur son oeuvre n'englobe pas les relations de Bouvier à l'histoire, à la géographie, à tous ces savoirs qu'il dit vouloir ignorer afin d'être plus disponible à ce qu'il découvre. L'éloge de l'ignorance et la logique du désencombrement sont pourtant loin de mettre fin au désir de connaissance, explique Liouba Bischoff : ils visent surtout à fonder un rapport authentique au monde.
L'auteure explore les carnets inédits de Bouvier et l'ensemble de son oeuvre dans le but de comprendre ce paradoxe. Elle démontre brillamment et sans jargon, quel usage des savoirs Bouvier a développé, dans ses voyages comme dans son oeuvre.