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Comme à son habitude, l'artiste a travaillé en amont avec des anthropologues, sociologues, psychiatres pour tenter de comprendre pourquoi ces phénomènes arrivent. Il s'agirait d'un protolangage que les femmes utilisent pour protester depuis la nuit des temps, sans en être conscientes. Des sorcières de Salem au xve siècle aux nonnes possédées convulsant, en passant par 600 écolières d'un internat mexicain qui perdent subitement leur capacité à marcher droit ou des ouvrières cambodgiennes qui s'évanouissent par centaines simultanément, Laia Abril explore les circonstances qui mènent à cet état.
Ces maladies psychogènes de masse, leur nom actuel, apparaissent comme une réponse commune à une souffrance collective qui pour diverses raisons ne peut être verbalisée, comme des traumatismes transgénérationnels, transmis de femme en femme, souvent ignorés ou minimisés par la société.