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Depuis le débat suscité par Edward Saïd dans les années 1980, les relations entre l'Orient et l'Occident au cours du XXe siècle semblent devoir être repensées, non seulement parce que la recherche a apporté des éléments de réflexion nouveaux, mais aussi en raison d'évolutions récentes. C'est ce qui ressort des études réunies dans ce volume à l'exemple des pays de langue allemande. Ce volume, né d'un colloque international qui s'est tenu à Nancy les 31 mai et 1er juin 2012, rassemble les contributions de dix-huit chercheurs spécialistes d'histoire culturelle et littéraire.
Il s'organise en quatre parties. La première se concentre sur l'opinion publique, sur les perceptions de l'Orient, en l'occurrence de la Chine, de la Turquie et de l'Afghanistan, dépendantes de l'image qu'en ont donnée des diplomates, des publicistes ou autres témoins ayant séjourné ou voyagé dans ces pays à titres divers. La deuxième partie met le focus sur différents exemples d'appropriation de l'Orient dans des oeuvres de fiction durant la riche période de la République de Weimar, qu'il s'agisse de littérature romanesque ou de théâtre.
On ne saurait oublier le rôle particulier joué à cet égard par les auteurs juifs. La troisième partie illustre l'influence de l'Orient dans l'histoire des idées et dans les pratiques esthétiques de l'aire culturelle allemande au XXe siècle. Cette influence a permis à la pensée occidentale de se redéfinir et de se renouveler dans le contexte de la "modernité" . Mettant en évidence l'importance de mouvements récents, la quatrième partie analyse le regard "postmoderne" et "postcolonial" porté sur l'Orient par certains auteurs; les études consacrées à des auteurs immigrés ou issus de l'immigration le montrent bien, l'idée de "choc des civilisations" doit être relativisée : des formes positives de syncrétisme et de médiation sont en effet nées de situations multi- et transculturelles auxquelles la recherche accorde depuis un certain temps un légitime intérêt.