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"L'Européen a du mal à imaginer la dimension supplémentaire que la durée - cinq mois pour 4 000 km - apporte de radicalement différent à une telle expérience. Le but devient bien trop lointain pour y penser : on ne va plus d'un point A à un point B, on marche, jour après jour après jour ; le bivouac quotidien apprend à vivre sur le chemin, par terre, en pleine nature ; avec un ravitaillement tous les quatre jours, la simplicité, la frugalité, la monotonie alimentaire s'installent.
Entre hypnotisme et émerveillement, la marche s'impose comme une drogue, pour elle-même. Impossible de se dire "je verrai ça à l'arrivée" , les problèmes se règlent là, tout de suite, sur le chemin. L'immensité de l'espace américain place le marcheur au centre d'un vide qu'il doit peupler : ça, je ne l'avais pas prévu. (...)"