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"J'ai eu une longue phase de désamour pour le tennis. Peut-être s'agissait-il plutôt d'une indifférence qui s'était instillée doucement entre nous ? Nous vivions comme des inconnus, comme ces couples décrits par Raymond Carver dans Tais-toi je t'en prie. Nous avions fini par nous quitter peu de temps après la victoire de Goran Ivanisevic en 2001 à Wimbledon en nous souhaitant bonne chance et laissant au hasard le soin d'organiser nos éventuelles rencontres.
Elles eurent lieu 2 fois [... ] Six mois plus tard nouvelle rencontre. Un dimanche de juin Porte d'Auteuil. Nadal-Federer. Un joueur aux mains d'argent que je voyais pour la première fois face à un monstre des temps modernes que je n'avais jamais voulu voir. Un mur de chair et de muscles. Infranchissable. Nous nous sommes séparés sans un mot. Et puis un soir de 2014, le 8 septembre précisément, au terme d'une journée qui n'en finissait pas apparaissent sur l'écran un sosie de Bruce Lee et un croate barbu qui dans ses moments d'inquiétude fait songer au Vittorio Gassmann d'Ames perdues.
Vittorio gagne en 3 sets, facilement [... ] Nous nous sommes revus peu de temps après à Shangai. RF, le tennisman aux mains d'argent bat un français aux allures de polytechnicien, Gilles Simon. Depuis nous ne nous quittons plus".