L'art d'arranger la chevelure, d'ornementer et de magnifier la tête, a suscité, en Afrique, la création de coiffures incomparables.
Pharaons, prêtres de l'Egypte ancienne, peuples nomades du Soudan, rois et devins des grandes civilisations bantou, porte-parole des divinités yoruba ou initiés des puissantes confréries du centre ou de l'ouest de l'Afrique, tous se distinguent par leurs parures de tête. " Lieux de mémoire ", les coiffures ont été transposées par les sculpteurs sur les statues et sur les masques. Emanant du fonds Dapper, de grands musées et de collections privées, la centaine d'œuvres reproduites révèle l'étonnante diversité des parures de tête, coiffes et coiffures, et des accessoires qui les accompagnent. Spectaculaires assemblages en cimier, à panier, en cascade, architectures nattées ou tracés de rasage, les coiffures, éléments de protection ou d'apparat, sont l'objet de compositions complexes où se mêlent formes et motifs, couleurs et matières, végétales, minérales ou animales. Boules, crêtes, tresses et chignons constitués par des ajouts de cheveux ou de fibres, plumes, peaux, cauris, les embellissements de la tête sont les témoins d'une imagination fertile. A travers ces parures, un langage symbolique exprime de façon originale la fonction ou le statut social.
Dans les diasporas, aux Etats-Unis ou dans la Caraïbe, à l'image d'Angela Davis ou de Bob Marley, nombreux sont ceux qui donnent à leur chevelure un caractère protestataire pour affirmer une identité et une différence, dont l'influence touche le monde entier.