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Paulin Niboyet (1825-1906), fils de la journaliste et féministe Eugénie Niboyet, est l'un des premiers diplomates-écrivains français. Membre de la Société des gens de lettres, il rend à son administration de pertinents rapports où il est à la fois témoin et acteur, et publie sous le nom de plume de Fortunio des feuilletons, des chroniques et un nombre conséquent de romans imprégnés des régions du globe qu'il a parcourues au fil de ses périples...
et quels périples ! Car la vie de Paulin Niboyet est un roman. Celui qui aura connu tous les régimes politiques - Monarchie, Second Empire et deux Républiques - est nommé dès 1848 par Alphonse de Lamartine, alors député, chancelier du consulat de France aux îles Sandwich. Que va donc faire ce jeune homme de 23 ans à Honolulu ? Pour rejoindre son poste, il entreprend un voyage au long cours : Cap Horn, Chili, Pérou, îles Marquises, Tahiti.
Retour par l'isthme de Panama à cheval et en pirogue, et enfin sur un vapeur. Il enchaîne les postes consulaires : Leipzig, Stockholm, Séville, Algésiras puis, nommé à Sunderland, alors l'un des plus importants ports d'Angleterre, travaille au rapprochement franco-anglais, ouvrant la voie à l'Entente cordiale. Consul à Chicago, il est témoin en 1871 du grand incendie qui anéantit la ville et dont il fait un récit apocalyptique.
Nommé à Mannheim, il rencontre une jeune Allemande de 26 ans, Stéphanie Leser, et fait preuve de non-conformisme en l'épousant. Promu consul général à Lisbonne, il prend sa retraite en 1880. Pour ressusciter cette figure originale de la vie politique et littéraire française, cet ouvrage lui donne la parole : le livre est essentiellement constitué d'extraits de ses écrits, éclairés et contextualisés par les deux auteures, et abondamment illustré de plus de 100 photographies, documents et cartes et de portraits de Paulin réalisés par les plus grands photographes de son temps.