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Parmi tous les éléments qui composaient le domaine des comtes de Bourgogne au bas Moyen Age, les eaux vives et les étangs formaient un ensemble non négligeable, le poisson d'eau douce étant particulièrement recherché. C'est pour mieux mettre en valeur cette partie spécifique de ses propriétés en Franche-Comté que le duc-comte Eudes IV (1330-1349) créa un office nouveau : la gruerie, chargée d'administrer et de gérer les eaux et forêts domaniales.
La comptabilité de l'institution révèle que les rivières ne furent pas toutes prises en charge par le gruyer, d'où l'examen des comptes des autres officiers domaniaux. Dans tous les cas, les eaux vives donnèrent lieu à des amodiations, dont seuls les amodiataires et les revenus sont connus. Le recours aux chartes de franchises permet de mieux percevoir les rapports entre les sujets du prince et le milieu aquatique.
Des étangs les textes décrivent avec précision la structure, la pêche et la vente du poisson. Parmi les réserves piscicoles, il y avait des plans d'eau destinés à la reproduction, d'où le titre de pisciculture utilisé dans le titre de ce livre. L'ouvrage se termine par une analyse des " mesus " (délits) perpétrés dans les eaux comtales, curieusement inclus dans le poste des " amendes des bois banaux ".
Au total cette étude forme le second volet d'un triptyque consacré aux eaux et forêts princières dans le comté de Bourgogne aux XIVe et XVe siècles. Elle fait suite logiquement à la description de l'office de gruerie en montrant son application aux eaux courantes et " stagnantes " (les étangs), c'est-à-dire deux milieux halieutiques très différents puisque le premier, à l'état naturel, s'oppose aux réserves piscicoles construites par les hommes.