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Depuis Fernand Oury et Aida Vasquez, la pédagogie institutionnelle articule champ éducatif, sciences humaines et du langage en une praxis porteuse d'une anthropologie de la singularité, hétérogène à la doxa positiviste. Elle s'ancre dans la pédagogie Freinet (méthodes naturelles d'apprentissage, organisation coopérative du travail), tient compte des phénomènes inconscients et des logiques à l'ouvre dans un groupe institutionnalisant une classe coopérative.
Ce milieu sémiotique de langage et d'échanges, ouvert au quotidien et à l'intime, accueille la singularité du sujet. Là naît une culture. Par-delà le didactique, tel est le souci de la pédagogie : une écologie des savoirs, pouvoirs et désirs, à l'efficacité thérapeutique étayant les personnes et le milieu éducatif. La coprésence désirante concrète des praticiens, enfants et adultes, fait émerger une praxis restreinte, éthique précaire et politique respectueuse de la complexité humaine, où les praticiens maîtrisent la valeur qu'ils produisent, puissance à exister, grandir, savoir.
Dans cette dynamique, comment préserver le sens, donc l'irréductible négativité du désir ? Ce double souci traverse ici quatre problématiques : l'institutionnalisation de la vie coopérative, la dialectique culturelle du groupe, l'articulation entre pédagogie et langues (milieu multilingue des Calandretas occitanes), et entre pédagogie et champs de forces macro-politiques (enjeux dé-coloniaux en Bolivie ; loi vs norme ; idéologie vs théorie praxique).