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Est-il pertinent de rattacher la philosophie politique de Hegel à la problématique de la gouvernance ? Si celle-ci renvoie à la capacité des dirigeants à bien piloter la société par l'instrumentalisation de stratégies adoptées en vue de la réalisation de l'aspiration des citoyens au bien-être et au bonheur, ne peut-on pas voir dans la philosophie hégélienne une théorie de la gouvernance ? A l'analyse, il apparait que Hegel conçoit l'art de gouverner comme un copilotage entre trois acteurs : le prince, le gouvernement et le législateur.
L'impératif de gouvernance est donc rendu nécessaire par l'existence d'un Etat fort qui assure un libéralisme politique et en même temps favorise le développement économique de la société civile fondée sur la libre initiative des individus. Les textes qui constituent ce volume, loin d'être commandés par une volonté d'érudition et de simple exégèse, encore moins par l'expression de la maîtrise (certes utile) des subtilités et de l'herméneutique des textes hégéliens, se servent des outils théoriques que fournit l'hégélianisme politique pour la compréhension et l'interprétation de l'histoire et du devenir.
Ainsi sont, entre autres, explorées la configuration que prennent les relations entre l'individu et la collectivité, les modalités de deux catégories fondamentales de la philosophie politique hégélienne, à savoir le rapport de la propriété à la liberté et le statut de la violence dans l'Etat rationnel.