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Une photo, l'une des dernières de ce livre, résume à mon avis le sens du travail de Rigamonti. Il s'agit d'un aperçu plutôt rhétorique et traditionnel du théâtre antique de Taormina – ses vieilles colonnes et son mur de briques en arrière-plan la côte et l'Etna : l'un des paysages les plus beaux et les plus célèbres du monde. Rien de nouveau. Sauf que, dès que l'oeil s'y habitue, il repère un trou au milieu de l'image.
A ce moment-là, il est clair que cette vue n'est que la photo d'une carte postale de Taormina, et que le trou au milieu, percé afin de laisser passer un clou ou un fil électrique ou autre, est en réalité l'oeil du photographe qui nous restitue un paysage, lequel n'est ni fixe, ni immobile mais soumis au travail constant de l'homme : parfois une défiguration violente, parfois un abus brutal, mais toujours un récit du présent.
Un trou dans la photo pour y regarder à travers et trouver la Sicile d'aujourd'hui : peut-être belle, peut-être laide, mais en tout cas absolue, vivante et actuelle.