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Il la porte dans ses bras, et plus rien ne les arrêtera. Ni la pluie qui tombe à verse, ni les villages calcinés, ni les églises dévastées, ni les maisons démolies. C'est toujours à elle qu'il pense en entendant les obus éclater dans la plaine. Il la fait tourner dans ses bras et elle rit, pleine de leur bonheur passé, même si ses yeux s'embuent de larmes. Avec elle il oublie tout, les demeures abandonnées, les décombres et sa vie de bivouac, la nuit dans les fermes.
Ce n'est pas le feu des canons qui altèrera leur amour, source d'eau fraîche imaginée dans ces terrains défoncés, défigurés. Il la fait tourner, danser, et dans ses yeux le désir s'installe. Ils tournoient pris dans une valse lente, et là-bas ce sont les longues marches, les villages fantômes, les hôtels et les églises transformés en hôpitaux de fortune. Les bandes de réfugiés qui couchent à la belle étoile, les vieillards et les enfants silencieux, au regard interrogateur, juchés sur des charrettes traînées par des boeufs et des chevaux le long d'interminables chemins.