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Philippe Auguste, héritier de la politique de ses ancêtres depuis 987, est incontestablement "le premier grand Capétien". Il opère une véritable rupture dans le fonctionnement de l'Etat dont il a une "haute conception" : une monarchie administrative, une souveraineté affirmée, une centralisation effective avec Paris comme capitale... Grâce à ses conquêtes territoriales, surtout contre les Plantagenêts, il accroît nettement les revenus de la couronne débouchant sur une politique empirique.
Eclairé par de fidèles serviteurs dévoués, il impose progressivement sa volonté. Habile stratège, doté de nombreuses qualités, il n'en reste pas moins homme avec ses défauts, rencontrant de nombreux problèmes, entre autres sur le plan conjugal. Enfin, Philippe a bénéficié d'un contexte favorable (croissance économique, rayonnement culturel et artistique...) qui lui a permis de devenir sans conteste un homme d'Etat.
Cependant, malgré ses mérites, il restera dans l'ombre de son petit-fils canonisé, Saint-Louis : même sa propre victoire à Bouvines en 1214 et surtout, le mythe qui en a découlé, ont éclipsé sa propre gloire. L'auteur, confronté aux sources contemporaines panégyriques, a tenté de démêler le vrai du faux en s'appuyant sur la chronologie, il a pu mettre en valeur la ténacité royale durant son règne (1180-1223), l'un des plus longs de l'Histoire de France.